Souvent considéré comme l’un des éléments les plus polluants de l’activité humaine, le transport de marchandises n’a pas bonne réputation en matière d’impact écologique et environnemental. Depuis la création des premières routes de commerce international il y a plus de 5 000 ans comme pour la route de la soie, les solutions de transports ont évolué au fil du temps. La plus grande transformation s’est opérée au 19ème siècle avec l’invention des chemins de fer, le bateau à vapeur, l’avion et finalement la voiture, devenu camion pour le transport de marchandises.

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Le deuxième secteur le plus émissif en CO2

Selon une étude publiée par l’association Carbone-4, le transport (de personnes et de marchandises) serait le deuxième secteur le plus émissif en matière de CO², après la production d’énergie. Les émissions liées au transport de marchandises représenteraient environ 45% du secteur (le transport de personnes étant donc à 55%). (Source: Les idées reçues sur le transport et le climat, Carbon-4) Avec l’accélération de la mondialisation (qui ne cesse de grandir, malgré les différentes crises successives des dernières années), ce chiffre est toujours en croissance.

Les modes de transport de marchandises

Tout acteur qui souhaite entreprendre une démarche proactive pour réduire l’impact environnemental de son transport, doit commencer d’abord par une analyse des flux globaux. Une consommation locale, favorisant la production près de chez soi, est plus facile à mettre en place pour certains types de produits que d’autres. La complexité de la supply chain et la transparence des différents acteurs jouent énormément dans cette analyse.

Transport maritime

fret maritime à quai avec une grue

Aujourd’hui nous estimons que encore 80% des marchandises sont transportées par voie maritime. Alternative moins polluant certes que le transport aérien, le transport maritime doit faire face à une décarbonisation extrême dans les prochaines années pour réduire les émissions. Comme tous les modes de transport qui utilisent des carburants à base de fossiles, les émissions contribuent significativement au réchauffement climatique. Si on rajoute les risques environnementaux liés au transport en bateau (naufrages, marées noires), ce mode de transport doit se réinventer pour répondre aux enjeux actuels. Etant donné l’augmentation constante du fret mondial ce secteur risque de devenir un pollueur encore plus important dans les années à venir.

Des solutions de transport maritime plus responsables (essentiellement des navires propulsés par le vent) se démultiplient mais sont encore très loin de remplacer les navires à containeurs traditionnels. Voici quelques exemples d’entreprises qui ont développé des solutions de transport décarbonées :

Grain de Sel

La société Grain de Sel, basée à Morlaix en Bretagne, est constructeur d’un voilier à cargo. L’objectif audacieux de l’entreprise était de créer un transport faible en émissions de de Co² qui permet d’aller chercher du café et du chocolat à l’autre bout du monde. Chaque année le bateau Grain de Sel fait deux boucles transatlantiques d’environ trois mois chacun. L’objectif de l’entreprise c’est de pouvoir démultiplier les navires et les trajets à travers les continents du monde.

WindCoop

WindCoop c’est d’abord un projet coopératif (avec le statut SCIC: société coopérative pour l’intérêt collectif) dont l’objectif est de proposer du transport maritime via des porte containers à voile. Projet impulsé par Matthieu Brunet, le dirigeant de la société Arcadie, ce dernier n’a pas trouvé sur le marché une solution convenable pour répondre à ses besoins de transport depuis le Madagascar. Il a donc décidé de créer lui-même la solution. Le premier porte-container à voile du coopératif verra le jour en 2024.

Transport aérien

Le mouton noir du transport, l’avion est souvent visé comme le plus grand des torts dans le secteur. En effet, l’aviation commerciale représente environ 2,6% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Quant au fret aérien, selon Carbone-4, cela représenterait environ 0,5% des marchandises transportées pour 10% des émissions en Europe. Environ 70% du fret aérien est transporté en dessous les passagers en avion commercial, et 30% en avion cargo. De multiplies pistes sont à l’étude pour permettre au secteur de réduire l’impact environnemental du transport.

  • Le remplacement du kérosène par des biocarburants
  • L’avion hydrogène ou électrique

Pour un e-commerçant soucieux de réduire les envois de colis en avion, plusieurs solutions peuvent être étudiées. Pour les envois en Europe, il suffit de privilégier des solutions de transport routier, moins rapides mais moins polluantes. Pour le transport amont, le maritime reste encore la solution avec le moins d’émissions. Il suffit d’anticiper ses approvisionnements pour ne pas commander des envois en express (donc par avion) par manque d’anticipation.

Transport ferroviaire

Selon le Ministère pour la Transition Ecologique, le fret ferroviaire a perdu des parts de marché importantes depuis quelques années, au profit du transport routier. On estime aujourd’hui que le ferroviaire ne concerne que 9% des marchandises transportées en France. Le ferroviaire est pourtant moins polluant, plus rapide et moins dangereux que le transport routier.

Les freins au fret ferroviaire

Malgré son apparence initiale comme la solution idéale pour remplacer le transport routier et les transports aériens, le ferroviaire est encore alourdi par des freins importants:

  • Vétusté d’équipements ferroviaires qui ont besoin d’investissements massifs pour être capables de monter en volume.
  • La qualité de service (retard) perçue et mesurée.
  • Le manque de couverture de certaines zones géographiques, nécessitant un relais routier trop important

Transport routier

Selon le portail Notre environnement (piloté par le Ministère de la transition écologique) le transport est l’activité qui contribue le plus aux émissions de gaz à effet de serre (GES). Il s’agit de 31% des émissions, contre 19% pour l’agriculture. Ce chiffre comprend l’ensemble des transports (routier, ferroviaires, fluviaux et aériens) opérants à l’intérieur du territoire. 92% de ce chiffre concerne le transport routier (particuliers et professionnels)

En ce qui concerne le transport routier, et notamment les poids lourds, les acteurs du secteur sont contraints de chercher des solutions pour réduire les émissions et rendre les véhicules moins polluants.

Quelques exemples d’actions à mettre en place par les acteurs du secteur routier pour réduire l’impact environnemental du transport.

  • La mise en place de l’éco conduite et la gestion de la consommation ;
  • L’optimisation des tournées de livraison ;
  • L’optimisation du remplissage des camions pour éviter des camions qui roulent « à vide » ou avec peu de marchandises à l’intérieur ;
  • Le renouvellement des flottes de véhicules, voire le remplacement avec des modèles électriques ;
  • L’utilisation de camionnettes électriques en zone urbaine (centre ville, grandes villes etc).

Comment mesurer l'impact environnemental du transport ?

Pour tout acteur souhaitant travailler sur son impact environnemental de manière générale, l’analyse de l’impact des transports est incontournable. Avant de choisir ses partenaires transporteurs, il est important de réfléchir en amont aux critères RSE que l’entreprise souhaite suivre. Certains transporteurs sont déjà très en avance sur le sujet. Ils mettent à disposition des données sous forme de rapport ou de tableau de bord. Les données, fournies au niveau de chaque transport, voire chaque colis, permettent à l’entreprise de mesurer l’impact du transport routier dans le cadre de sa chaine de valeur.

Quels sont les indicateurs clés ?

D’abord, il s’agit d’analyser le bilan carbone (direct et indirect) des transports. Il convient de mesurer la quantité de CO2, mais également d’autres gaz à effet de serre. Mais il ne faut pas s’arrêter là. Pour aller au bout de l’analyse de l’impact environnemental du transport, il faut prendre en considération les indicateurs concernant l’eau, l’acidification, le recyclage et la réutilisation des matières. La liste est très longue.

Quelle démarche mettre en place pour améliorer son impact ?

Pour un acteur du secteur des transport il s’agit d’une démarche qui impacte l’ensemble de la chaine de valeur, notamment les véhicules de la flotte. Pour les donneurs d’ordre (qui sous-traitent toutes les prestations de logistique et de transport) il s’agit de bien choisir ses prestataires afin d’être alignés dans la démarche. Un accompagnement par un cabinet spécialisé peut s’avérer indispensable pour effectuer une première analyse et travailler sur un plan d’actions.

Une démarche RSE globale

Les entreprises qui se mobilisent pour mettre en place une stratégie tournée autour des objectifs RSE ont tendance à commencer par les aspects environnementaux. Mesurer le bilan carbone, les GES etc. Mais il ne faut pas oublier que les émissions et la partie « environnementale » est juste une partie de l’histoire. Une analyse de son impact environnemental dans le transport doit s’inscrire dans un audit RSE global avec l’ensemble des composants de la chaine. Cela comprend tout aussi bien le bien être au travail et la parité des salariés, que la transparence avec les clients et les fournisseurs. Démarrer par une analyse du cycle de vie du produit ou du service peut être une approche intéressante.

👉🏻 Alors c’est quoi la RSE dans le transport ?

transporteur en tournée de livraison


Qu’est-ce qu’une tournée de livraison ?

Dans la planification des opérations transport routier, la tournée est un concept central qui permet de savoir la route géographique pris par le chauffeur pour effectuer chaque étape de sa route. La tournée doit prendre en compte la durée du trajet, la nature des marchandises à transporter, les dimensions des colis ou des palettes ainsi que les horaires légaux travaillés par le chauffeur.

👉🏻 Découvrez : qu’est-ce qu’une tournée de livraison ?

Les documents présents dans une tournée de livraison

Les tournées de livraison sont encadrées par une règlementation spécifique.

  • Le contrat de transport de marchandises ;
  • La lettre de voiture ;
  • Le certificat d’agrément du véhicule ;
  • Le certificat de formation du conducteur ;
  • Les documents d’assurance.

A cette liste s’ajoute tous les documents douaniers selon l’Incoterm appliqué dans le cadre de la transaction entre l’acheteur et le vendeur.

Comment créer une tournée de livraison ?

La création de tournée pour le dernier kilomètre est assurée par des équipes spécialisées et formées à cette tâche. Aidées par des logiciels adaptés, les tournées sont créées quotidiennement selon les critères fixes et variables de chaque élément.

La création de tournée pour le dernier kilomètre est particulièrement complexe. Les clients sont rarement les mêmes et la tournée doit prendre en considération des conditions commerciales prévues avec le client final. Cela peut être le cas pour des livraison e-commerce de colis selon les tranches horaires précises, mais également pour les livraisons de palettes en zone urbaine / centre ville.

C’est quoi une livraison éco ?

Eco, ou écologique c’est une prise de conscience de l’impact de sa livraison sur l’environnement et sur l’écologie. Pour classifier une livraison écologique, cela sous-entend surtout que c’est plus écologique qu’autre chose. Plus difficile à assumer dans le cas des transports poids lourds. De multiples solutions existent pour le dernier kilomètre.

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