La RSE est composée de trois piliers fondamentaux (social, environnemental, économique). L’objectif de la RSE, c’est d’améliorer la performance globale de l’entreprise (dans tous les sens du terme). Il s’agit de viser des objectifs à long terme en s’appuyant sur les 17 ODD (Objectifs de développement durable) de l’ONU. La RSE est devenue un sujet de préoccupation majeure pour les entreprises, tout secteur d’activité confondu. Compte tenu de sa nature énergivore et polluante, le secteur de la logistique et du transport ressort souvent en première préoccupation devant les autres.
👉🏻 Qu’est-ce que la livraison verte ?
Le transport c’est à la fois un métier, un secteur d’activité et une prestation. Quasiment toutes les entreprises sont donc concernées d’une manière ou d’une autre par la RSE appliquée au transport. Selon le Ministère de la Transition écologique, 10% du PIB de la France est concerné par la logistique et le transport. Cela peut être l’achat des composants ou des consommables à l’autre bout du monde, le transport de meubles pour faire un salon, tout comme le fameux dernier kilomètre, c’est à dire la livraison d’une commande au client final.
Considérons donc les enjeux différents en fonction de la posture de l’entreprise vis à vis du transport.
Qui est soumis à la RSE transport ?
Les acteurs
Tout entreprise privée ou organisme public agissant directement ou indirectement avec le transport est concerné par la RSE. Appliqué à la mobilité de manière générale, on pourrait même dire que toute personne utilisant un moyen de transport (à titre particulier ou professionnel) est concernée par la RSE transport.
Le cadre réglementaire
Aujourd’hui, le cadre réglementaire concerne surtout les chauffeurs routiers et le temps de service des transporteurs (Le règlement (CE) n° 561/2006 du 15 mars 2006 et l’article D3312-45 du Code des transports). Les chauffeurs disposent de temps de repos obligatoire selon la durée du transport et du service.
Suivi avec un logiciel chronotachygraphe, les différents trajets et le temps sont contrôlés pour chaque chauffeurs afin de s’assurer de sa conformité à la législation en vigueur.
Pour les entreprises du secteur du transport et de la logistique
Association France Logistique
En 2018, un référentiel RSE transport et logistique a été établi par France Logistique. France Logistique, c’est une association d’acteurs privés qui représente la filière transport et logistique et soutient le dynamisme du secteur dans la sphère privée et publique.
C’est quoi le référentiel RSE transport et logistique ?
Le référentiel permet aux entreprises du secteur d’établir un lien entre les enjeux de la RSE et la filière transport et logistique de manière concrète. Ce n’est pas une loi, une norme ou une réglementation, mais un guide d’engagement et de développement publié par l’association France Logistique. Le guide aide les entreprises à mettre en place les bonnes actions pour atteindre leurs objectifs RSE.
Les enjeux fondamentaux RSE transport :
- Social : santé et bien être au travail, développement professionnel, conditions de travail et développement du capital humain.
- Environnemental : changement climatique, énergie, pollution, biodiversité.
- Économique : développement des liens durables avec le client, intégration de la RSE dans la stratégie long terme, concurrence loyale et protection de l’information et des données personnelles.
Un questionnaire diagnostic à télécharger
France Logistique rend disponible sur son site un questionnaire à télécharger avec les questions principales à se poser afin de faire un premier niveau d’auto-diagnostic. Pour aller jusqu’au bout de la démarche, il convient, néanmoins, de se faire accompagner par un cabinet spécialisé en RSE afin de faire un audit plus poussé et de mettre en place un plan d’action.
Pour les donneurs d'ordre
Les donneurs d’ordre (marques, distributeurs, fabricants) ne font pas partie du secteur du transport et de la logistique mais sont concernés quasiment tous sans exception par le sujet. Dans le cadre du développement d’une stratégie RSE à long terme, visant les objectifs du développement durable, le transport joue un rôle incontournable.
Le transport dans l’analyse du cycle de vie
Au moment de réaliser son audit RSE, un donneur d’ordre passe très probablement par l’étape de l’analyse du cycle de vie. Cette étape comprend la compréhension, étape par étape, de tous les éléments de la chaine de production et de valeur de l’entreprise. Le cycle de vie commence par la conception du produit et se termine par la fin de vie du produit ou du service.
Conception / fabrication / assemblage
Dans l’analyse du cycle de vie, ce premier maillon est au cœur de la proposition de valeur du produit ou du service. La localisation de ses fournisseurs ou de son unité de production aura un impact sur le transport selon la distance et le mode de transport nécessaire pour acheminer les produits. Le conditionnement (emballage pour protéger le produit) joue un rôle extrêmement important dans l’impact environnemental de l’entreprise. Il convient de trouver le bon équilibre entre la protection du produit et la matière du conditionnement.
Transport amont
Le transport entre le fabricant et l’entrepôt du donneur d’ordre, ou de son logisticien est souvent appelé le transport amont. Cette étape peut être effectuée par voie aérienne, par container, par route ou via un ensemble d’acteurs constituant un transport multimodal. Certains pilotent en interne, d’autres font appel à un freight forwarder pour gérer l’ensemble des opérations. Il convient d’intégrer pleinement vos partenaires dans la démarche pour analyser l’impact de la société.
Entreposage et préparation de commandes
Pour un donneur d’ordres qui gère sa logistique en interne avec un entrepôt et une équipe dédiée, la démarche doit également être transverse et impliquer l’ensemble des collaborateurs. Dans l’analyse de l’impact, certaines entreprises privilégient les aspects environnementaux (pollution, gaz à effets de serre, énergie), sans bien prendre en compte le côté humain. Au sein de l’entrepôt, la richesse est surtout humaine. Intégrer une démarche qui favorise l’inclusion, le bien-être au travail et la mobilité professionnelle des équipes, est tout aussi important.
Transport aval / dernier kilomètre
Dernier maillon de la chaine, le transport aval joue un rôle important en termes de coût et de RSE. Tout comme le transport amont le choix des partenaires est indispensable. Là où il peut être parfois difficile de substituer le transport amont (container) avec une solution alternative. Pour la livraison du dernier kilomètre les choix sont plus larges.
Qu’est-ce que la livraison du dernier kilomètre ?
(Bien) choisir ses partenaires
Pour concevoir, élaborer et mettre en place une stratégie propulsée par la RSE, il est indispensable que ses fournisseurs et ses prestataires soient alignés avec l’approche et la philosophie de l’entreprise. Au moment de lancer un appel d’offre, il convient par exemple de rajouter des critères fortement pondérées (réalistes et mesurables) dans ce sens. Selon la maturité du fournisseur, il pourrait fournir des rapports ou des indicateurs pour démontrer son propre plan d’action et sa stratégie d’entreprise. Pour certains fournisseurs éloignés géographiquement et /ou plus modestes en taille, cette étape devrait être construite en réel partenariat.
En effet, le mot « partenaire » devrait être privilégié à la place de ‘fournisseur’ ou ‘prestataire’ pour démontrer sa motivation d’avancer ensemble sur des sujets communs.
Élaborer des objectifs
Une fois l’analyse du cycle de vie complétée, place au plan d’action et à l’élaboration des objectifs. Certaines entreprises vont faire le choix de constituer une équipe dédiée aux sujets liés à la RSE. D’autres s’appuieront plutôt sur des cabinets externes pour réaliser le travail d’audit, d’analyse et d’élaboration d’un plan d’action.
Pourquoi la RSE dans le transport ?
Compte tenu de son impact dans la chaine de valeur, on devrait pas avoir à se poser la question de : pourquoi mettre en place une stratégie RSE concernant le transport.
Quel est l'impact ?
Une bonne analyse de l’impact de son transport sur l’environnement est un bon point de départ pour la plupart des sociétés (donneurs d’ordres, marques, distributeurs, fabricants). Il convient ensuite d’élaborer un plan d’action pour réduire son impact.
👉🏻 Comment réduire l’impact environnemental du transport de marchandises ?
Quelles sont les solutions ?
De plus en plus de sociétés, se tournent vers les solutions plus « vertes « et plus respectueuses pour la planète et pour l’être humain. Il s’agit parfois de nouvelles sociétés (sociétés à mission) créés avec un objectif RSE clair dans la mission de l’entreprise. Parfois c’est un acteur plus historique qui adapte sa stratégie. Cela peut être des entreprises de logistique ou de logistique e-commerce, tout comme des acteurs de la livraison verte.
Quid de la mobilité et la RSE
La prise compte de la mobilité et l’impact pour les salariés est devenue un sujet important en matière de marque employeur. Cela peut se traduire par des actions par l’entreprise visant l’utilisation des moyens plus responsables pour se rendre au travail.
Participation au forfait transports en commun
Afin d’encourager ses salariés à privilégier les transports en commun, certaines entreprises prennent en charge partiellement ou entièrement le coût de l’abonnement. Cette démarche fonctionne avec des résultats très positifs en zone urbaine / très grandes villes, mais peine à révéler des résultats dans les zones rurales, souvent pas desservies par les transports en commun.
Financement d’un vélo électrique
La participation par le département, la ville ou la région varie énormément en fonction de la localisation de l’acquéreur potentiel et de ses revenus. Pour cette raison, certaines sociétés proposent l’aide au financement à l’achat d’un vélo électrique pour encourager ses salariés à passer le cap aux deux roues ! Des bénéfices pour la circulation comme pour la santé et le bien être des équipes.
Politique de télétravail
Autrefois un sujet peu abordé par les entreprises, le télétravail est devenu une norme pour de multiples organisations suite à la période de confinement liée au Covid-19. Le télétravail n’est pas une option pour les chauffeurs, ou les opérateurs. Cependant les équipes support qui travaillent dans le secteur peuvent également avoir cette option. Le télétravail favorise non seulement l’équilibre personnelle – professionnelle mais également permet d’économiser des kilomètres parcourus pour se rendre à son lieu de travail.
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